Pourquoi le marché de l'immobilier neuf est en train de s'effondrer ?Selon la Fédération française du bâtiment (FFB), l’incertitude politique et économique complique très fortement les prévisions en
- Yamine Ghodbane
- 15 janv.
- 2 min de lecture

« L’abandon du projet de loi de finances pour 2025 ne laisse guère d’espoir pour le logement neuf », explique la FFB. Photo Adobe Stock
Le secteur du bâtiment traverse une crise depuis deux ans, et la situation ne devrait pas aller en s’améliorant en 2025, selon la FFB, autant pour les mises en chantier de logements neufs que pour la délivrance des permis de construire.
Activité du bâtiment : « plus aucune amélioration en vue »
« L’abandon du projet de loi de finances pour 2025 et des mesures en faveur du logement qui s’y dessinaient ne laissent guère d’espoir pour le logement neuf, même si la poursuite de l’amélioration des conditions de crédit immobilier permettra de limiter la casse », indique la FFB.
Après avoir chuté à leur niveau de 1953-1954 avec de l’ordre de 250 000 unités en 2024, les mises en chantier de logements neufs devraient tomber à près de 240 000 en 2025 (soit - 5,6 %).
« Plus aucune amélioration n’est en vue », selon la Fédération.
Une chute des permis de construire
Avec la loi Zéro artificialisation nette (Zan), qui limite le foncier constructible, les permis de construire chuteraient de - 15,3 % en 2025, après - 24,1 % en 2023 et - 10,6 % en 2024.
Ainsi, seuls 283 000 logements se trouveraient autorisés en 2025, un nouveau plancher atteint depuis 1986 « Une crise d’une telle ampleur, réduisant les volumes à leurs plus bas niveaux depuis la Seconde Guerre mondiale, n’épargne aucun segment, ni individuel ni collectif, ni accession ni locatif, ni parc privé ni parc social, ni zones métropolitaines ni territoires ruraux. Il s’agit bien d’un choc systémique », affirme la FFB.

Après 1,2 % en 2023 et 2,3 % en 2024, seule l’activité d’amélioration-entretien des logements continuerait de croître. Photo Adobe Stock
Ainsi, la production de logements neufs s’effondrerait de - 14,2 % en l’année prochaine, selon ses prévisions.
Une seule activité serait en croissance
Après + 1,2 % en 2023 et + 2,3 % en 2024, seule l’activité d’amélioration-entretien des logements (travaux de rénovation énergétique et non énergétiques) continuerait de croître, au rythme modéré de + 0,9 % en 2025.
« Ce chiffre global masque toutefois des transformations de marché », estime la FFB. Alors que « la réforme ratée » de MaPrimeRénov’ en tout début d’année a lourdement pénalisé le logement, le résidentiel devrait pourtant porter le secteur grâce au maintien des barèmes actuels de la prime, contrairement à 2024 où la dynamique venait du non résidentiel (bureaux, bâtiments administratifs…).
L’année prochaine sera en effet marquée par l’attentisme général des donneurs d’ordre professionnels.